Malgré les efforts du gouvernement pour augmenter les salaires, la rentrée scolaire 2024-2025 en RDC reste perturbée par une grève des enseignants, qui réclament une rémunération plus juste et des conditions de travail améliorées. Face à l’impasse, le syndicat insiste sur la nécessité d’une revalorisation salariale immédiate pour sauver l’année scolaire.
Depuis plusieurs années, les rentrées scolaires en République démocratique du Congo (RDC) sont marquées par des mouvements de grève et des revendications salariales des enseignants, et l’année 2024-2025 n’échappe pas à la règle. Près de trois mois après son début, cette rentrée reste perturbée par des grèves, affectant principalement le cycle primaire à travers le pays. À l’origine de ces mouvements, le Syndicat des enseignants des écoles publiques (SYECO) réclame, entre autres, une augmentation salariale à hauteur de 500 dollars américains et le paiement des nouvelles unités.
En août, des négociations ont été engagées entre le gouvernement et les syndicats enseignants, au cours desquelles l’État a accepté une augmentation de 100 000 francs congolais, répartie en deux phases. Une mesure qui ne satisfait pas l’ensemble des enseignants. Godefrey Talabulu, conseiller de la ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, évoque la possibilité d’une manipulation destinée à saboter les efforts du gouvernement. « La gratuité de l’enseignement a entraîné des effets secondaires, et le gouvernement collabore avec les enseignants pour en atténuer les impacts. Parmi ces effets, il y a la perte de pouvoir d’achat des enseignants, autrefois soutenus par les parents. L’État fait tout pour que les enseignants puissent retourner en classe », a-t-il précisé.
Lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le 25 septembre, le président Félix Tshisekedi a souligné que la gratuité de l’enseignement de base a permis à près de 4 millions d’enfants de rejoindre l’école en cinq ans. Cependant, de nombreux enseignants estiment que cette période, où les frais scolaires étaient à la charge des parents, leur était plus favorable. Selon eux, l’État n’est pas en mesure de répondre entièrement à leurs besoins financiers. « Il est inconcevable que, dans un pays comme la RDC, un enseignant, pilier du développement et du savoir, soit rémunéré de façon aussi indécente, déplore Rigobert Kasongo, l’un des secrétaires nationaux de la Synergie des syndicats des écoles conventionnées. Pour sauver cette année scolaire, le gouvernement pourrait commencer par rétablir le salaire initial de 220 dollars instauré par le Président, et compléter le reste progressivement. » Pour en savoir davantage, écoutez notre magazine en français, kikongo, lingala, swahili et tshiluba.