Né dans une famille d’artistes, Kassim Tshibangu, alias Kassim Lafraz, a fait ses débuts dans la musique en 1999, dans le rap, à Lubumbashi. Après avoir évolué dans plusieurs groupes, il sort en 2010 un album de 15 titres intitulé Le Boum Hip-Hop, réalisé avec DJ Orphée, un ingénieur de son talentueux. « À cette époque, j’étais avec mon ami Valery Katekesha alias Légende », se souvient-il.
En 2013, alors qu’il s’installe à Kinshasa, il prend définitivement le virage du reggae, un genre musical dans lequel il trouve une façon unique d’exprimer sa vision du monde. Bien qu’il adhère aux messages de paix, d’espoir et de liberté véhiculés par ce style musical, il met surtout en avant l’autorévolution dans ses textes. « Je parle à la personne qui est en moi, en toi, pour qu’elle puisse se réveiller. Moi, je cible d’abord l’humain. Je dis à tous ceux qui écoutent ma musique dans le monde que la vraie paix se trouve au fond de toi-même. Si tu es en paix avec toi-même, tu seras en paix avec l’autre », déclare l’artiste avec assurance.
En tant qu’entrepreneur culturel, Kassim Lafraz a fondé en 2016 le Festival Mukongomani Reggae, une plateforme destinée à mettre en lumière et à célébrer les talents congolais de ce genre musical. « À Kinshasa, la musique urbaine est dominée par la rumba. Il y a de la place pour le reggae, mais il faut la chercher », affirme-t-il. « Un matin, je me suis dit qu’on allait faire du reggae 100 % congolais, en swahili, en tshiluba, en français et en anglais pour que le message passe. Nous n’avons pas changé la base du reggae, mais nous avons ajouté nos propres sons, notre propre rythme », explique l’artiste, en précisant qu’il aime mixer reggae et rumba.
Kassim Lafraz est l’invité de ce numéro de l’émission Sosola Lelo.