Humoriste, comédienne et enseignante à l’Institut national des arts (INA), Jovitha Songwa se dévoile sous une nouvelle facette : celle de conteuse. Inspirée par les récits de son père, elle s’apprête à publier « Jo, betela biso lisolo », un recueil de contes destiné à éveiller les enfants à la richesse des mots et à l’histoire de leur communauté.

S’il y a un des jours que Jovitha Songwa n’oubliera jamais, c’est bien celui de sa rencontre avec Princesse Watuwila, en 2015, sur les bancs de l’Institut National des Arts (INA). De leur complicité naîtra la volonté de monter ensemble sur scène en tant qu’humoristes sous l’impulsion de leur mentor Ronsia Kukielukila, l’un des grands humoristes de la République démocratique du Congo, qui les a surnommé Les Nyotas (étoiles en français). «  Il  nous a rencontrées en janvier 2016 et nous a encouragées à former un duo, se souvient-elle. C’est un grand professionnel que je respecte énormément. »

Sous la houlette de Ronsia, Les Nyotas enchaînent les prestations à Kinshasa avant de franchir un cap majeur. En 2020, elles deviennent les premières femmes à remporter le Prix RFI Talents du Rire, l’une des plus prestigieuses distinctions pour les humoristes du continent africain. « Tout ce qui nous est arrivé, c’est parce que nous étions sur la voie de notre vocation », commente Jovitha. « Nous sommes les premières femmes à remporter ce prix. Nous étions dixième sur la liste et là nous étions consacrées. C’était énorme pour nous », ajoute-t-elle.

« On redresse un arbre quand il est encore jeune. Je veux inculquer aux enfants ce qu’on m’a aussi donné en tant qu’enfant. Les contes chez les enfants, ça les aide à connaître les mots mais aussi l’histoire de leurs familles »

Jovitha Songwa, humoriste.

Dix ans après leur lancement dans l’humour, Les Nyotas n’ont rien perdu de leur flamme. En mars, elles étaient à l’affiche du Trône du rire Comedy Club et du Pool Malebo Stand-up Comedy. Pour elles, continuer de se produire est une question de survie féminine dans un univers encore largement dominé par les hommes.

Mais au-delà des scènes, Jovitha Songwa revient à son premier amour : le conte. « Je m’identifie plus comme conteuse parce que j’ai commencé avec le conte très tôt. Sur le chemin, j’ai rencontré l’humour et j’en suis tombée amoureuse », explique-t-elle. Aujourd’hui, elle prépare la sortie de « Jo, Betela biso lisolo », un recueil de contes inspirés par son père et sa propre enfance. Son objectif ? Éveiller les enfants à la richesse des mots et à l’histoire de leur communauté. « On redresse un arbre quand il est encore jeune. Je veux inculquer aux enfants ce qu’on m’a aussi donné en tant qu’enfant. Les contes chez les enfants, ça les aide à connaître les mots mais aussi l’histoire de leurs familles », explique-t-elle.  

Jovitha Songwa est l’invitée de l’émission Sosola Lelo.