🎧 Conflit dans l’Est : écoles et élèves pris au piège des violences

Les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, ont provoqué la destruction et la fermeture de milliers d’établissements scolaires dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Entre insécurité et psychose, près de 1,1 million d’enfants sont privés d’éducation. Face à cette crise, le ministère de l’Éducation nationale met en place un programme d’urgence.

Selon la Cellule de communication du ministère de l’Éducation nationale, « la crise actuelle a entraîné la fermeture de 2 594 écoles, dont 1 483 au Nord-Kivu et 1 111 au Sud-Kivu, affectant 1 108 962 enfants », soulignant que « la présence d’engins explosifs dans certaines écoles compromet gravement la sécurité des élèves et des enseignants ».

Lors des violents affrontements fin janvier entre les Forces armées de la RDC, leurs alliés Wazalendo et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, plusieurs établissements ont été gravement endommagés. L’Institut Technique Industriel (ITIG) de Goma  a cessé de fonctionner après avoir été touché par des éclats d’obus. « Nous avons besoin de 186 tôles en urgence. Le bâtiment est si fissuré que nous craignons qu’il s’effondre sur les élèves », alerte Nazer Muloko, directeur des études. À l’école du Cinquantenaire, les murs noircis par les explosions, les portes et les fenêtres détruites témoignent de l’intensité des combats. Selon Jean-Luc Bagheni, responsable de l’établissement, «  l’état de besoins de l’école s’élève 738.000 dollars américains » pour les travaux de réfection.

Des conditions de vie qui aggravent la crise

Outre les infrastructures scolaires, la situation économique à Goma reste préoccupante. Les banques sont toujours fermées et de nombreux commerces ont été pillés. Les parents, déjà fragilisés, s’inquiètent autant pour la sécurité que pour l’avenir éducatif de leurs enfants.

Par ailleurs, le ministère de l’Éducation nationale signale « une insécurité permanente qui rend difficile toute reprise normale des activités scolaires », soulignant que « des cas de recrutement forcé d’élèves par le M23 et l’armée rwandaise ont été documentés ».

Un programme d’urgence pour sauver l’éducation

Face à cette crise, le gouvernement met en place un programme d’éducation d’urgence visant à assurer la continuité de l’apprentissage. Celui-ci comprend : l’enseignement à distance pour pallier l’impossibilité de se rendre en classe, des dispositions spéciales pour l’organisation des évaluations certificatives et l’organisation de la distribution de kits scolaires aux élèves les plus vulnérables.

Pour plus de détails, retrouvez l’intégralité de ce magazine consacré aux écoles dans les zones sous occupation rebelle dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), disponible en français, kikongo, lingala, swahili et tshiluba.