Artiste visuel multidisciplinaire et diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Rudy Nzongo Kumbu se distingue par sa créativité et son approche innovante de l’art contemporain. Depuis 2019, il travaille sur une série intitulée « Les repères effacés », une exploration artistique et introspective autour de la notion de « vérité identitaire ».
Dès son plus jeune âge, Rudy développe un talent pour le dessin, inspiré par les bandes dessinées de son père qu’il recopiait minutieusement. Ce don précoce ne tarde pas à attirer l’attention de sa famille, et particulièrement de sa mère, qui le voit déjà comme le prochain Liyolo, célèbre sculpteur congolais décédé en début avril 2019.
Une démarche artistique particulière
Après des études secondaires en arts à l’Académie des Beaux-Arts, il obtient un diplôme de graduat en sculpture. Ces années de formation lui permettent de perfectionner sa technique et d’affiner sa vision artistique. Les œuvres de Rudy Nzongo Kumbu se caractérisent par leur diversité et l’originalité des matériaux utilisés. Il s’illustre notamment par l’emploi de brindilles de palmistes [balais artisanaux utilisés partout en RDC, ndlr] qu’il transforme en véritables pièces d’art. L’une de ses créations les plus marquantes, intitulée Mibembo, a été exposée en août dernier lors du Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, au Québec. Cette reconnaissance internationale souligne l’impact et la portée de son travail.
Les repères effacés, une réflexion sur la mémoire collective
Avec sa série Les repères effacés, l’artiste interroge la disparition progressive des marqueurs historiques et culturels de Kinshasa, sa ville natale. « J’ai vu que dans mon pays on escamote les repères aussi facilement », s’étonne-t-il, évoquant notamment les changements incessants des noms d’avenues dans la capitale congolaise. À travers cette série, l’artiste propose une réflexion sur l’effacement de l’histoire commune et l’impact de ces transformations sur l’identité collective.
Rudy partage sa vision et décrypte le paradigme de son œuvre dans ce numéro l’émission Sosola Lelo.