Les anciens alliés devenus adversaires ne s’étaient plus salués en public depuis cinq ans.
La vidéo montrant l’opposant Martin Fayulu serrant la main du président Félix Tshisekedi est devenue virale et a suscité de nombreuses réactions au sein de la communauté congolaise quelques heures après sa publication le 13 novembre.
Alliés au sein de la coalition Lamuka (« réveille-toi » en lingala), la relation entre les deux hommes s’est dégradée depuis l’élection présidentielle de 2018. Martin Fayulu revendiquait alors la victoire et dénonçait un putsch électoral qui serait, selon lui, le résultat d’un marchandage entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila.
« Je n’ai pas de problème avec Félix Tshisekedi. C’est mon frère. Ce n’est pas tant lui, ce sont ceux qui l’ont nommé, ceux qui veulent aller contre la volonté du peuple », déclarait-il alors face à la presse en février 2019, à l’issue de son discours en lingala devant une foule de partisans réunie à Ndjili, une des vingt-quatre communes de la mégalopole kinoise.
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Intolérance politique
Pour certains Congolais, cette poignée de main est un message fort que Martin Fayulu et Félix Tshisekedi ont lancé à toute la population, et surtout à leurs partisans dans un contexte électoral marqué par l’intolérance de la divergence politique dans certaines villes du pays.
Les deux hommes et d’autres candidats président se sont rencontrés à l’hôtel Hilton Kinshasa où un cadre de concertation organisé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est tenu pour faire un état des lieux du processus électoral en cours.
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Katumbi et Mukwege, les deux absents
Au cours des échanges, ils ont soulevés les forces de cette institution d’appui à la démocratie, mais aussi les faiblesses qui doivent être corrigées pour l’organisation des élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées. La plupart d’entr’eux ont notamment soulevé la question du monnayage des cartes d’électeur, du nombre d’électeurs ou de la mobilité des candidats sur l’ensemble du territoire. Absents, Moïse Katumbi et Denis Mukwege étaient absents. Ils se sont faits représentés par leurs mandataires.