Face aux sollicitations des candidats, les électeurs font valoir leurs attentes

Alors que la campagne électorale tend à sa fin, les candidats aux différents scrutins continuent de solliciter les voix des électeurs en mettant l’accent sur les préoccupations d’intérêt général.

Célestin Kapumbu, 29 ans, ne se met aucune pression pour le vote du 20 décembre 2023. Devant l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de Tshikapa dans la province du Kasaï où il étudie, le jeune homme fait de la guerre de l’est son critère de choix pour la présidentielle. « Notre pays a été infiltré. Je dois voter le candidat qui sera contre cette infiltration », dit-il. Cet étudiant en commerce s’oppose aux votes motivés par des considérations ethniques. « Nous devons voter par rapport à la vision [de chaque candidat ndlr] et à l’amour que nous avons pour la nation. La constitution garantit la liberté de vote pour chaque citoyen. Je ne vais pas voter par rapport à notre tribu », fait savoir Célestin.

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« Ma voix n’est pas à vendre »

À Kananga, dans la province du Kasaï-Central, Nathalie Kambala a fait de la sensibilisation des électeurs du Grand Kasaï le cœur de son travail. Forte de son expérience, cette activiste croit que cette zone est confrontée à un vote qui s’accroche « à la sociologie et à la tribu ».

Du côté de Goma, au Nord-Kivu, la lutte contre le monnayage des votes est une des batailles du mouvement citoyen Lutte contre le changement (Lucha). Il a initié la campagne « Ma voix n’est pas à vendre ». Les membres de ce mouvement font du porte-à-porte et des descentes aux marchés de la ville. « Entre jeunes, nous nous sommes dits qu’il fallait sensibiliser la population, car la voix du peuple n’est pas à vendre. C’est pour apporter un changement », explique Aspirine Mwimuka de la Lucha.

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« Un homme de développement »

À plus de 300 kilomètres de là, à Butembo, certains membres de la communauté, reconnus comme bienfaiteurs, se sont présentés comme candidats aux législatives provinciales. Roger Kambale, 30 ans, a décidé de soutenir un postulant qui est promoteur d’une école gratuite de formation en arts et métiers. « Je vais le voter. C’est un homme de développement. Avec ce qu’il a fait, il mérite qu’on lui donne la chance de continuer ce travail au niveau provincial », s’encourage Roger.

Le 20 décembre, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) attend 44 millions d’électeurs. Seuls ceux qui auront leur carte pourront voter. Entre-temps, les opérations de délivrance de duplicatas se poursuivent sur toute l’étendue du pays.