Depuis plus de deux décennies, le phénomène Kuluna sème terreur et insécurité dans les grandes villes de la RDC, notamment à Kinshasa et Lubumbashi. Malgré plusieurs opérations policières, ces gangs organisés continuent de défier les autorités. Lancée en décembre 2024, l’opération « Ndobo » vise à éradiquer ce fléau. Mais cette stratégie répressive suffira-t-elle à endiguer un problème enraciné dans la précarité et le chômage des jeunes ?

Les Kuluna sont des bandes de jeunes délinquants qui terrorisent les quartiers populaires de Kinshasa à travers des vols, agressions, viols et meurtres. Malgré plusieurs opérations policières, notamment Likofi 1 et 2 et Panthère Noire, ces groupes criminels ont su se réorganiser. En décembre 2024, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a lancé l’opération Ndobo. « Nous avons réussi à neutraliser un bon nombre de ces bandes », a-t-il déclaré au micro du Studio Hirondelle RDC, près de deux mois après le début de l’opération.

Pour l’instant, cette initiative est limitée à Kinshasa, mais les autorités envisagent de l’étendre à d’autres villes du pays, où la criminalité urbaine prend de l’ampleur. À Lubumbashi, par exemple, au moins 15 corps sans vie ont été découverts dans différents quartiers au cours du seul mois de janvier 2025. Face à cette recrudescence de l’insécurité, le gouverneur Jacques Kyabula a instauré un couvre-feu de minuit à 5 heures du matin depuis le 20 janvier.

Le phénomène Kuluna est apparu au début des années 2000 à Kinshasa, sur fond de pauvreté, de chômage des jeunes et d’instabilité politique et économique. Si les opérations policières permettent d’atténuer temporairement le problème, de nombreux observateurs estiment que seule une politique d’encadrement et d’insertion socio-économique des jeunes pourra offrir une solution durable à cette crise sécuritaire.