Les élections locales de décembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC), les premières depuis 1989, ont permis l’élection de 915 conseillers municipaux, officiellement installés à partir de février 2024. Depuis bientôt un an, un grand nombre d’entre eux ne sont ni installés ni payés. Pourtant, ces élus, censés jouer un rôle clé entre la municipalité et la population. Une situation qui entrave la gouvernance locale.
Depuis de nombreux mois, les conseillers communaux multiplient marches et sit-in dans plusieurs villes du pays pour réclamer leurs émoluments et des moyens de fonctionnement. En septembre, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a demandé aux gouvernements provinciaux de les prendre en charge, conformément à la loi qui prévoit une rétrocession de 40 % des taxes et impôts collectés par l’État aux entités territoriales décentralisées.
Bien que cette décision ait été saluée, le Collectif des Conseillers communaux a exprimé des doutes quant à la capacité à garantir à la régularité de rétrocessions et des provinces à assurer cette prise en charge. Il a proposé que le gouvernement central gère le paiement des émoluments et les frais d’installation, tandis que les gouvernements provinciaux prendraient en charge les primes et les frais de fonctionnement, laissant aux communes d’autres dépenses complémentaires.
Pour de nombreux observateurs, ces élections avaient suscité de grands espoirs, mais elles ont mis en évidence un manque de préparation. « Le problème principal est que le pays n’était pas prêt. Aucune étude approfondie n’a été réalisée pour définir comment ces élus allaient être pris en charge », souligne Ithiel Batumike, chercheur à l’Institut Ebuteli, spécialisé dans la gouvernance et les politiques publiques. Cette situation illustre les défis structurels majeurs auxquels la RDC doit faire face pour assurer le fonctionnement efficace de ses institutions locales.
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