Dans le pays, l’après-20 décembre est redouté aussi bien dans le milieu politique qu’au sein de la société civile. De part et d’autre, des initiatives sont prises pour éviter les troubles.
Les violences vécues lors des élections de 2006, 2011 et 2018 ont marqué de nombreux esprits en République démocratique du Congo (RDC). À chaque fois, des dégâts matériels et des pertes en vie humaine ont été enregistrés. À l’origine, des tensions entre camps politiques autour des résultats contestés.
À environ deux mois des scrutins, les structures non-gouvernementales et les partis politiques réfléchissent autour des recettes pour une issue paisible du processus électoral en cours. Certains acteurs de la société civile alertent sur des affrontements entre partisans des partis politiques. Une situation, qui, selon eux, n’augure rien de bon. « Cette recrudescence de violence risque d’empêcher les gens d’aller voter », déplore Albert Ngalamulume. Le coordonnateur provincial de la Nouvelle société civile congolaise au Kasaï-central fait allusion aux tensions qui ont éclaté à Kananga, en juillet 2023, à l’arrivée de l’opposant et candidat à la présidentielle Delly Sessanga. Le camp du président du parti Envol a accusé le pouvoir. Une allégation rejetée par ce dernier.
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Des initiatives au sein de partis politiques
Du côté des partis politiques, des responsables affirment veiller au respect des règles démocratiques. À la fédération de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) Kasaï-central par exemple, le vice-président Charles Kamwanga, attire l’attention des militants. « Ceux qui s’adonnent aux violences doivent répondre de leurs actes », souligne-t-il. À Lubumbashi, l’Union pour la nation congolaise (UNC) a mis en place une « école du parti » pour sensibiliser les jeunes à ne pas « être des marchepieds des hommes politiques ».
La responsabilité de la CENI
Des associations de la société civile interpellent la Commission électorale nationale indépendante (CENI). D’après le coordonnateur national de la Symocel (Synergie des missions d’observation citoyenne des élections), cette institution d’appui à la démocratie a un rôle important à jouer pour garantir des élections apaisées. « Le processus est émaillé de certaines failles qui peuvent présager des élections difficiles », estime Maître Patrick Ntambwe. La commission électorale, elle, rassure quant à la tenue des élections libres, transparentes et démocratiques le 20 décembre 2023.