Les prochaines élections dans le pays sont prévues en 2023. Mais elles font déjà parler d’elles. Les violons ne s’accordent toujours pas entre différents camps politiques, notamment autour de la composition de la Commission électorale. Le Président Tshisekedi a promulgué en juillet la nouvelle loi sur le fonctionnement de la CENI. Une loi que conteste l’opposition. Face à ces tensions, quel rôle doivent jouer les jeunes, quelle jeunesse pour un processus électoral apaisé ? Nous lançons le débat.
Trois invités issus de la majorité au pouvoir, de l’opposition et de la société civile échangent sur la question : Yvette RIZIKI (AFDC-Union Sacrée), Prince Epenge (ADD Congo-Lamuka) et Simon Niaku (Plateforme Bokeseni).
Les confessions religieuses chargées de désigner le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante n’ont pas trouvé de compromis. Le nœud du problème, c’est le candidat Denis Kadima que les Eglises catholiques et protestantes considèrent comme proche du Président Tshisekedi. Pour le représentant des églises de réveil, la Commission épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) exécutent le plan de Lamuka.
Manque de confiance mutuelle
La situation préoccupe Simon Niaku, coordonnateur de Bokeseni, plateforme d’associations de jeunes. Pour lui, les protagonistes remettent en cause leur crédibilité. ‘’Nous vendons une mauvaise image du politicien congolais auprès de la jeunesse. L’image des gens qui ne se font pas confiance’’, affirme Monsieur Niaku. Par ailleurs, il exhorte les jeunes à se prendre en charge et à créer leurs propres formations politiques. Une façon de s’affranchir de l’emprise de leurs ainés souligne-t-il.
Servir de modèle pour les jeunes
Prenant la parole, Prince Epenge insiste sur ‘’la dépolitisation’’ de la CENI, rappelant la marche que sa coalition organise le 15 septembre pour exiger qu’aucun politique ne soit membre du bureau de la centrale électorale. ‘’Nous devons impliquer fortement la jeunesse…La jeunesse ne saurait prospérer qu’avec la sagesse des vieux’’, déclare Prince Epenge, président de l’ADD Congo, l’Action pour la Démocratie et le Développement du Congo, et porte-parole de Lamuka. Tout en rejetant toutes les accusations d’instrumentalisation, il appelle les ainés dans les formations politiques à servir de modèle pour les jeunes. Ces derniers doivent maîtriser l’importance du vote, martèle-t-il.
Implication avant, pendant et après les élections
Pour Yvette Riziki, la compétence doit primer dans le choix des animateurs de la centrale électorale. Pour la secrétaire nationale de l’AFDC, Alliance des Forces Démocratiques du Congo, les jeunes ont un rôle important à jouer dans la vie politique. ‘’Nous voulons que la jeunesse participe activement à la politique et au cycle électoral…Tout doit passer par la consolidation de la paix’’, souligne-t-elle. Elle insiste sur la formation des jeunes au sein des partis politiques. Ce qui permet, selon elle, aux jeunes de renoncer aux antivaleurs et viser la gestion correcte de la chose publique. Elle appelle également à l’engagement des jeunes femmes et plaide pour qu’elles soient prises en compte dans toutes les institutions.
Malgré leur divergence d’opinion sur différents points, le dénominateur commun pour tous les trois reste l’aspiration à un processus électoral apaisé.