Ces hommes et ces femmes interviennent dans différentes régions du pays. Parfois au péril de leurs vies, ils tiennent à sauver celles des autres. À l’occasion de la journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée le 19 août de chaque année, Studio-Hirondelle s’intéresse au travail de structures humanitaires locales.
Méthode Bantea a 35 ans. Il œuvre depuis des années, dans le corps des Volontaires des Nations-Unies. Il est actuellement basé à Aru dans la province de l’Ituri. En dix ans de travail dans l’humanitaire, Méthode a appris à s’oublier soi-même. »J’éprouve de la compassion pour les personnes qui sont en détresse…ça me donne l’envie de venir à leur rescousse », nous confie le jeune humanitaire. Il précise que c’est la nature qui lui a doté ce désir d’aider les autres.
Vivre loin de sa famille
Méthode a travaillé au sein des associations sans but lucratif alors qu’il était encore étudiant. Il a passé l’essentiel de sa carrière dans l’humanitaire dans la partie Est de la RDC, victime de conflits armés depuis plus de deux décennies. Le travail, le courage et l’abnégation le caractérise. Il ne compte pas abandonner ce métier, même s’il l’exerce parfois au détriment de sa famille. ‘’On est comme des militaires, je sillonne les régions et, on n’est pas toujours avec sa famille. Elle nous manque, mais on ne le regrette pas non plus’’, déclare Méthode, sourire aux lèvres.
Catastrophe naturelle et insécurité
Toujours dans l’Est du pays, des humanitaires se sont aussi mobilisés pour apporter la réponse à la crise due à l’éruption du volcan Nyiragongo en mai dernier. Une catastrophe naturelle qui vient s’ajouter à l’insécurité, rendant l’intervention sur terrain plus difficile pour des organisations aussi bien internationales que locales. Des humanitaires se sont vus partagés entre le souci de servir les vulnérables et le sentiment d’insécurité, à l’image de Huguette Rusabika, Directrice Exécutive de l’ONG Focus Droit et Accès. ‘’ Il y a des défis auxquels nous faisons face tels que l’impraticabilité des routes… mais aussi la présence de groupes armés qui sont actifs dans différents milieux’’, raconte-t-elle.
A LIRE AUSSI : Après l’éruption volcanique, les déplacés vivent dans des conditions difficiles
En dépit de ces difficultés auxquels s’ajoutent des moyens financiers limités, des sinistrés ont bénéficié de l’assistance des agents humanitaires. ‘’Grace aux organisations humanitaires, nous avons eu la vie sauve en termes de nourriture, eau, médicaments…Nous avons senti la volonté de ces organisations humanitaires à nous sortir du calvaire’’. C’est le témoignage de Patrick Mabutwa. Ce père de famille se rappelle de ce qu’il a vécu à Sake, localité située à 27 kilomètres à l’Ouest de Goma. C’était lors de l’évacuation d’une partie de la ville à la suite de l’éruption volcanique. Sans la mobilisation des humanitaires, la situation aurait été catastrophique, d’après Placide Nzilamba, secrétaire technique de la Société civile du Nord Kivu.
Autonomisation des victimes de conflits
Au centre du pays, des humanitaires se sont aussi mobilisés dans la région du Kasaï, à la suite du conflit Kamwina Nsapu, déclenché il y a 5 ans. En août 2016, la mort du chef-coutumier Pandi, tué par les forces de sécurité a provoqué une violence sans précédent qui a duré une année. Le bilan fait état de plus de 3000 morts et 1,5 millions de déplacés. Parmi ces déplacés, des centaines sont retournés d’Angola depuis 2019. Près de 1000 ménages vivent à ce jour sur le site de Nkonko dans la périphérie de Kananga. Ils bénéficient d’un projet d’autonomisation, qu’exécute l’ONG locale Cri du Peuple Opprimé. Ils apprennent à pratiquer l’élevage domestique. ‘’C’est pour soulager quelques souffrances de nos frères en leur donnant une activité génératrice de revenus. Chacun a effectué son choix sur le type de volaille qu’il maîtrise bien pour l’élevage, notamment des canards et des poules’’, explique Marlène Ndelela, coordinatrice de l’ONG.
A LIRE AUSSI : Des volontaires volent au secours des sinistrés de l’éruption du Nyiragongo
Ngolela Jina est l’une des bénéficiaires. Elle y voit un bon départ pour une autonomie. ‘’ Cela permettra l’amélioration de ma vie et celle de mes enfants ’’, déclare cette mère de famille.
En situation de conflit, de catastrophe naturelle ou d’épidémie, ces humanitaires se voient obligés de surmonter d’énormes difficultés pour atteindre les personnes en détresse.