Nourriture, eau et latrines font défaut plus d’un mois après la catastrophe naturelle
Des centaines de personnes vivent encore sur des sites de déplacés. Il s’agit principalement des sinistrés du territoire de Nyiragongo dont les villages ont été détruits par la lave du volcan Nyiragongo. Leurs conditions demeurent précaires. Des besoins en assistance se font ressentir, notamment à Munigi et à Sake d’où nous revenons.
Pour trouver juste de quoi manger, certains déplacés recourent à la débrouillardise. Ils travaillent pour des autochtones et en contrepartie trouvent de quoi se nourrir. A l’image de cette dame rencontrée dans l’enceinte de l’église Chapelle des Vainqueurs au cœur de Sake, à 27 kilomètres de Goma. ‘’Je suis allée faire la lessive pour quelqu’un et en contrepartie, il m’a donné des colocases’’, nous confie-t-elle pendant qu’elle cuit ses tubercules.
Dans une pièce à côté, une fillette de 7 ans frissonne, couchée sur un morceau de bâche. Cécile Bahati est malade depuis deux semaines. Affaiblie à la fois par la maladie et la faim. ‘’Elle n’est pas soignée mais il y a un bienfaiteur qui nous a remis quelques médicaments. Je ne peux pas lui en donner d’autant plus qu’elle n’a pas mangé, ce qui est dangereux’’, déplore sa mère Milenge Mwenge.
L’accès aux soins de santé pose également problème
Il y a encore quelques jours, Médecins Sans Frontières assurait la prise en charge des sinistrés. Ce qui n’est plus le cas, déplore Théophile Munatsi Kalibiri. Le secrétaire administratif du groupement Kamuronza redoute ‘’une catastrophe’’. Des malades ont tout de même été acheminés dans des structures sanitaires, mais l’incertitude demeure quant à la prise en charge des frais de soins. Eric Sadiki Muhima, président du comité des déplacés dit avoir écrit au gouverneur militaire du Nord Kivu pour lui faire part de la situation. Il n’a reçu aucune réponse, jusqu’au moment de notre passage le 8 juillet.
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Sur le site de Munigi, à une dizaine de kilomètres de Goma. Des besoins en assistance se font également ressentir auprès des déplacés, en dépit de quelques progrès. Tous ne dorment plus dans les salles de classe. L’UNICEF, par exemple, a pu rendre disponibles les quelques tentes dressées dans la cour, des latrines mais aussi des robinets, avec l’appui de ses partenaires. Depuis quelques semaines, certains vivent sous des tentes. D’autres continuent à passer nuit dans les salles de classes. Mais il faut attendre la fin des cours pour trouver de la place, nous explique Divine-Clémence, l’une des déplacés.
Deux semaines sans assistance en vivres
La faim reste la principale menace ici. Depuis deux semaines, des ménages n’ont pas d’assistance en vivres, s’indigne Myriam. ‘’Nous manquons à manger… Ce sont des gens qui ne sont pas sinistrés qui bénéficient des dons en vivres qui nous sont destinés’’, affirme la jeune dame.
Par ailleurs, le secrétaire du comité de déplacés signale quelques avancées. Faustin Ntwagiramungu évoque notamment la situation des femmes enceintes qui sont prises en charge dans des centres de santé du village.
Malgré ces conditions difficiles, ces hommes, femmes et enfants ne peuvent pas regagner leurs villages respectifs. Ces derniers ont été détruits par la lave du volcan Nyiragongo. En attendant leur relocalisation, ils comptent sur l’assistance de l’Etat, des humanitaires et d’autres personnes de bonne volonté. De l’assistance même pour les frais de passation des épreuves préliminaires de l’Examen d’Etat prévues la semaine du 12 juillet.