Avec ses 9 165 km de frontières partagées avec neuf pays, la République démocratique du Congo (RDC) est un acteur clé du commerce transfrontalier en Afrique. Pourtant, ce commerce reste largement informel et dominé par les importations. Malgré des accords comme le régime commercial simplifié du COMESA, la RDC peine à tirer pleinement profit des échanges avec ses voisins.
La République démocratique du Congo (RDC) partage 9 165 kilomètres de frontières avec neuf pays : la Centrafrique, le Soudan du Sud, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie, l’Angola et la République du Congo. Pour faciliter les échanges commerciaux avec ses voisins, le pays a installé des postes frontaliers. Cependant, ces échanges restent majoritairement informels, la plupart des commerçants n’étant ni enregistrés ni soumis à l’impôt.
En 2016, les pays membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) ont signé un accord sur le petit commerce transfrontalier, connu sous le nom RECOS (régime commercial simplifié du COMESA). Il a pour but de simplifier les procédures de dédouanement et de réduire le coût des transactions commerciales en permettant aux marchandises de petits commerçants de bénéficier de l’élimination des droits de douane et du traitement préférentiel du COMESA sur les marchandises qui figurent sur les listes communes. Le RECOS permet aux petits commerçants d’importer ou d’exporter des produits vivriers sans droits de douane, à condition que leur valeur ne dépasse pas 2 000 dollars américains. En revanche, pour les produits manufacturés, chaque pays applique ses propres restrictions.
Un commerce inégal
À Kavimvira, poste frontalier situé en RDC à la frontière avec le Burundi, l’activité est intense. Chaque matin, des centaines de personnes – petits commerçants, importateurs, fonctionnaires et voyageurs – traversent la rivière Ruzizi pour rejoindre Gatumba, du côté burundais. Un agent de la Direction générale de migration (DGM), qui a requis l’anonymat, estime que plus de 2 000 personnes empruntent ce passage chaque jour.
Malgré cette dynamique, un déséquilibre est frappant : la RDC importe bien plus qu’elle n’exporte. En cause, le manque d’équipements de transformation qui empêche le pays de valoriser ses propres ressources avant de les vendre à l’étranger. Un constat qui suscite des inquiétudes. Pour certains observateurs, cette situation représente un manque à gagner économique pour la RDC.
Une intégration régionale en quête d’impact
Pour favoriser l’intégration économique et faciliter la circulation des biens et des personnes, la RDC est membre de plusieurs organisations sous-régionales : la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA).Malgré ces engagements, les résultats tardent à se faire sentir.
L’encadrement du secteur informel, l’investissement dans la transformation locale des matières premières et un meilleur suivi des accords économiques sous-régionaux apparaissent comme de véritables leviers pour inverser la tendance.
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