Dans le contexte du conflit dans l’est de la RDC, où le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, occupe des villes et des territoires stratégiques tout en poursuivant sa conquête d’autres pans du territoire national, de nombreuses femmes congolaises se mobilisent en faveur de la paix. Politiques, membres d’organisations féminines, acteurs de la société civile et activistes culturelles lancent diverses initiatives durant le mois de mars pour contribuer à la résolution de cette crise sécuritaire aux lourdes conséquences humanitaires.

Le 26 janvier, alors que Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, était le théâtre d’affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, les armes retentissaient et causaient d’importants dégâts humains et matériels. Dans ce climat de violence, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères, dénonçait, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ce qu’elle qualifiait d’« agression de la RDC par le Rwanda ». Elle exigeait notamment « la cessation immédiate des hostilités, le retrait total et inconditionnel des troupes rwandaises du territoire congolais, ainsi que l’imposition de sanctions ciblées contre les responsables militaires et politiques rwandais, identifiés comme les instigateurs de cette agression ».

Grâce à celle que certains appellent « La dame de fer » de la diplomatie congolaise, Kinshasa a obtenu, le 21 février, la résolution 2773 à travers laquelle le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies « condamne fermement » l’offensive menée par le M23 et les avancées qu’il réalise dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu avec le soutien de l’armée rwandaise. Le texte exige la cessation des hostilités, invite toutes les parties à conclure un cessez-le-feu, appelle au retrait immédiat du M23 et de ses alliés rwandais de toutes les zones contrôlées et au démantèlement intégral des administrations parallèles illégitimes mises en place sur le territoire de la RDC. Par cette résolution, le Conseil de sécurité de l’ONU demande également à l’armée rwandaise de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire congolais, sans conditions préalables. 

Mais l’engagement pour la paix ne se limite pas aux sphères diplomatiques. À travers tout le pays, d’autres femmes mènent des actions concrètes : plaidoyers, cultes spéciaux dans des églises, collectes de fonds, sensibilisations politiques et appels à l’enrôlement volontaire dans l’armée. Ces initiatives témoignent de la force et de la résilience des femmes congolaises, qui, en dépit des violences et des défis, se dressent pour défendre la paix et la stabilité dans leur pays.

Ecoutez ce magazine en français, kikongo, lingala, swahili et tshiluba pour plus de détails sur les actions de ces femmes en faveur de la paix en ce temps de crise.