Un rapport publié fin décembre 2024 par la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a révélé une baisse significative du travail des enfants dans les mines artisanales de cobalt en République démocratique du Congo (RDC). Cette enquête, menée entre avril et août 2024 dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, marque une avancée encourageante après des années de lutte contre une présence importante des enfants dans les mines. Mais les défis restent nombreux.
Avec plus de 60 % des réserves mondiales de cobalt situées en RDC, principalement à Kolwezi, chef-lieu du Lualaba, le pays est au cœur de l’extraction de ce minerai essentiel aux batteries de véhicules électriques et aux nouvelles technologies. Dans cette partie du pays, certaines parcelles résidentielles ont été transformées en sites d’extraction illégaux, entraînant l’implication des enfants dans cette activité périlleuse. Mais les données de la Commission nationale des droits de l’Homme montrent une diminution notable du nombre d’enfants sur les sites miniers artisanaux. « Je ne peux pas dire qu’il n’y a plus aucun enfant dans les mines, non. Mais ce phénomène est réellement en voie de disparition. Si le gouvernement maintient ses efforts, je pense que dans les années à venir, nous n’en parlerons plus », estime Gisèle Kapinga, commissaire à la CNDH et coordinatrice de la sous-commission Droits de la femme et de l’enfant. Un progrès salué par l’organisation, alors que des études antérieures estimaient à près de 16 000 le nombre d’enfants travaillant encore dans les mines de cobalt entre 2019 et 2022.
Face à la pauvreté extrême, de nombreuses familles n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs enfants extraire du minerai pour subvenir aux besoins du foyer. Malgré les dangers, cette réalité économique pousse encore certains parents à ignorer les interdictions légales et les risques encourus. Face à cette situation, les autorités politiques et administratives, ainsi que plusieurs organisations de la société civile, redoublent d’efforts pour mettre fin à cette exploitation.
Les experts alertent sur les dangers majeurs auxquels sont exposés ces jeunes mineurs : accidents mortels liés à l’effondrement des galeries souterraines, exposition à des substances toxiques, entraînant des maladies respiratoires et des troubles neurologiques, abus et exploitation sexuelle qui touchent particulièrement les jeunes filles et la privation d’éducation, compromettant leur avenir et perpétuant le cycle de la pauvreté.
Si le rapport de la CNDH marque une avancée vers l’éradication du travail des enfants dans les mines, le combat est loin d’être terminé.
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