🎧 Crise dans l’Est : le gouvernement mise sur l’unitĂ© et la solidaritĂ© nationale pour soutenir les populations touchĂ©es

Depuis la prise de Goma et Bukavu par les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo/M23, soutenus par l’armée rwandaise, l’insécurité et la crise humanitaire s’aggravent dans l’Est du pays. Face aux violences et aux restrictions économiques, de nombreux habitants fuient vers les pays voisins, tandis que Kinshasa tente d’organiser l’aide humanitaire.

La ville de Goma est passée sous contrôle rebelle depuis fin janvier et celle de Bukavu depuis mi-février, ainsi que plusieurs territoires de l’Est du pays. Dans ces villes stratégiques, l’insécurité ne cesse de croître. De nombreux cas de justice populaire et de vols à main armée sont signalés, accentuant le climat de peur parmi la population.

Une économie paralysée, un accès restreint aux liquidités

La fermeture de l’aéroport de Goma, un des principaux points d’entrée pour l’approvisionnement de la province, aggrave la situation économique. Les activités tournent au ralenti, et de nombreux fonctionnaires et entrepreneurs hésitent à reprendre le travail face à l’incertitude ambiante. La fermeture des banques complique encore davantage le quotidien : les fonctionnaires ne peuvent pas récupérer leurs salaires, pourtant versés par le gouvernement de Kinshasa, faute de liquidités disponibles.

À Goma comme à Bukavu, des milliers d’habitants fuient l’occupation rebelle en traversant les frontières vers le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda pour se mettre à l’abri. La pression sur les pays voisins s’accroît alors que les besoins humanitaires augmentent.

Kinshasa appelle à l’unité et à la solidarité nationale

Malgré la situation critique, le gouvernement congolais assure que Goma, Bukavu et les autres territoires occupés ne sont pas abandonnés. À travers le pays, des initiatives de solidarité se multiplient : collectes de fonds et de sang pour venir en aide aux blessés. « Lorsqu’on est éprouvé, la première réponse, c’est l’unité. Ensuite, il faut faire preuve de solidarité envers ceux qui sont directement touchés », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, dans un entretien téléphonique avec Studio Hirondelle RDC.

Il a insisté sur l’urgence des besoins en sang et en médicaments. Selon lui, le ministère de la Santé travaille avec des partenaires comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour acheminer l’aide médicale. « La priorité est d’établir un couloir humanitaire, notamment avec la réouverture de l’aéroport de Goma. C’est ce qui nous permettra d’être en mesure de réagir plus rapidement », a-t-il ajouté.

En attendant, les habitants de Goma et Bukavu restent pris au piège, tandis que les tensions entre Kinshasa et les rebelles continuent de s’intensifier.

Pour plus de détails, écoutez notre magazine en français, kikongo, lingala, tshiluba et swahili.